Saint Martin (316 à 397)

SAINT MARTIN


Chronologie

300 à 350
En 316, Martin naît à Savaria, dans l'actuel Szombathely, en Hongrie, dans une famille païenne de militaires. Par la suite, il est enfant de troupe puis cavalier dans la garde impériale. Il voyage en Italie et en Ilyrie, et sert en Gaule Belgique. Au cours de sa jeunesse, il effectue une expérience d'ermite dans une île du golfe de Gênes et découvre le modèle monastique égyptien (HC16).

Vers 326, Martin devient catéchumène (HC16).

Vers 326, Martin choisit l'ascèse (HC16).

Vers 331, Martin est incorporé dans l'armée et prête serment (HC16)

Avant 334, un soir d'hiver, Martin partage son manteau avec un déshérité. En effet, au cours de cet hiver rigoureux, aux portes d'Amiens, Martin a déjà tout donné quand il rencontre ce miséreux. Il ne lui reste que son manteau qu'il partage en deux avec son épée (HC16).

En 334, Martin est baptisé, à l'âge de 18 ans, après avoir découvert des communautés chrétiennes, sans doute à Pavie, en Italie. Malgré sa conversion, il reste dans l'armée, peut-être dans une unité non-combattante (HC16).

350 à 400
En 356, sous le règne de Julien, qui entreprend de restaurer les cultes païens et qui cherche à faire abjurer les soldats de la garde impériale en conditionnant les gratifications à l'obligation de sacrifier, Martin démissionne de l'armée et gagne la Gaule pour y rejoindre Hilaire de Poitiers (HC16).

Vers 356, Martin fonde une communauté d'ascètes à Ligugé, près de Poitiers, sur le modèle égyptien. C'est la première fondation monastique dans l'Occident latin (HC16).

En 371, Martin est élu évêque de Tours. Selon la tradition, il est élu malgré lui. Il évangélise ensuite les pays de la Loire depuis son siège épiscopal de Tours, et son influence s'étendra de la Normandie à l'Aquitaine (HC16).

En 372, Martin fonde, non loin de Tours, le monastère de Marmoutier, où il vient s'isoler pour prier. Il en fait également sa base de mission. C'est un groupement d'ermitages où chacun vit dans la solitude, la lecture, la prière et la pénitence. Les biens sont en commun, selon le modèle de la première Église de Jérusalem, reproduit parfois en Orient et en Afrique dans les communautés chrétiennes les plus radicales (HC16).

En 397, Martin meurt à Candes. Il est inhumé à Tours, qui devient un lieu de pèlerinage. Sulpice Sévère compose la Vie de saint Martin, qui fournit les seules données biographiques et fonde son hagiographie (HC16).

400 à 500
Dès le Ve siècle, la scène de Saint Martin partageant son manteau avec un déshérité est popularisée dans l'art chrétien occidental. Le terme de chapelle, capella, est inventé pour désigner d'abord l'oratoire où l'on conserve la cappa de Saint Martin (HC16).

Au milieu du Ve siècle, un pèlerinage est créé à Tours sur la tombe de Saint Martin. Son culte prend alors son essor (HC16).

500 à 600
A partir du VIe siècle, le culte de Saint Martin est diffusé par les monastères bénédictins (HC16).

Au début du VIe siècle, Clovis lie son pouvoir et sa légitimité à la vénération de Saint Martin pour créer un lien avec l'aristocratie gallo-romaine résiduelle et avec le réseau des monastères martiniens, seule organisation territoriale qui subsiste encore et qui est susceptible de rallier les populations rurales (HC16).

En 507, Clovis est victorieux des Wisigoths, à Vouillé, près de Poitiers. Au lendemain de cette victoire, après avoir porté les frontières de son royaume jusqu'aux pays de la Loire puis en Aquitaine, c'est auprès du tombeau de Saint Martin, à Tours, que Clovis veut recevoir les insignes régaliens que lui a envoyé l'empereur byzantin, choisissant la capella Martini, la chapelle de Martin, comme lieu d'investiture pour s'assurer une légitimité (HC16).

Au VIe siècle, Grégoire de Tours écrit l'Histoire des Francs, où il popularise Saint Martin comme héros national et saint thaumaturge (HC16).


Sources de l'article

HC16 : Marie-Françoise Baslez, Professeur émérite d'histoire des religions de l'antiquité. Saint Martin réenchante la Gaule. Histoire & Civilisations 16, Avril 2016.


Bibliographie

Sulpice Sévère. Vie de saint Martin. Les éditions du Cerf, 2004.
O. Guillot. Saint Martin, apôtre des pauvres. Fayard, 2008.


Source primaire

Sulpice Sévère. Vie de saint Martin. IVe siècle.



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