Kachta (-760 à -751)

KACHTA


Chronologie

-800 à -750
En -760, Kachta monte sur le trône du royaume de Koush et devient qore, un titre décerné au roi mais aussi à d'autres personnalités importantes du royaume, dont la capitale est alors Napata (EP). Il a peut-être comme épouse Pebatma (EP, ODE) et, pour enfants, Piankhy, Abalo, Peksater, Aménirdis et Masbata (EP). Probablement au cours de son règne, Kachta adopte le protocole pharaonique égyptien et son nom est ainsi inscrit notamment sur une stèle, dans un cartouche surmontant son effigie face au dieu Khnoum (ODE). Très probablement au cours de son règne, Kachta prend le contrôle de la Basse Nubie, atteignant la frontière de l'Egypte (EP). Kachta bénéficie aussi peut-être d'une emprise sur le temple d'Amon de Thèbes (EP, ODE). Sa fille, Aménirdis I, devient Divine Adoratrice d'Amon, succédant à Chépenoupet I, fille d'Osorkon III (EP, ODE, HC99). Le titre de Divine Adoratrice d'Amon désigne la plus haute fonction du clergé féminin du dieu Amon honoré à Thèbes (HC99). La détentrice de cette fonction, réservée à des princesses vouées au célibat (HC99) et qui se succèdent par adoption, Aménirdis I ayant été adoptée par Chépenoupet I (HC99, ODE), a droit à un nom inscrit dans un cartouche, comme le pharaon, et à un important ensemble de biens (HC99). Seules les princesses royales peuvent occuper cette fonction prestigieuse et la décision du clergé thébain d'accepter Aménirdis I comme Divine Adoratrice d'Amon signifie que les prêtres d'Amon reconnaissent désormais le qore Kachta comme leur roi. Cette fonction de sa fille permet aussi à Kachta de disposer d'un relais au sein de la plus importante institution religieuse de Haute Egypte et offre à la famille royale napatéenne l'accès à des revenus très importants. Cependant, toujours au cours de son règne, le poste de Grand Prêtre d'Amon, le plus élevé dans la hiérarchie du temple et qui échoie depuis le règne de Shéshonq I, entre -945 et -924, à un fils de roi régnant, semble être laissé vacant, tandis que la gestion du poste de troisième prophète d'Amon est laissé aux mains de Pasiamennebnesouttaouy, fils d'une grande famille de notables thébains dans laquelle cette charge est transmise de génération en génération depuis près d'un siècle (EP).

En -751, Kachta est probablement maître du pays de Koush, de la Basse Nubie et, plus ou moins, de la Haute Egypte ou, du moins, du domaine d'Amon de Thèbes (EP). Il décède au cours de l'année (HC99) et est inhumé dans la nécropole d'El-Kourrou (ODE, HC99) sous une pyramide, ou mastaba-pyramide, la future Ku 8 (ODE). Son fils Piankhy, aussi appelé Piye, lui succède et devient qore (EP, HC99).

1900 à Actuel
Entre 1918 et 1939, George Andrew Reisner fouille la nécropole royale d'El-Kourrou et la nécropole royale de Nouri. Dès 1923, il propose une première chronologie de l'ensemble des règnes des rois de Nubie du Ier millénaire av. J.-C. (EP).

En 1963, Jean Leclant publie une stèle fragmentaire, découverte à Eléphantine, qui montre le nom de Kachta dans un cartouche et surmontant son effigie face au dieu Khnoum (ODE).

En 2014, Frédéric Peyraudeau indique qu'il ne reste que le signalement de la stèle fragmentaire découverte à Elephantine. Il indique également qu'il existe un petit fragment, provenant d'une stèle ou d'une statue, qui peut permettre de penser que Kachta était bien reconnu à Thèbes (ODE).

En 2016, la chronologie de l'ensemble des règnes des rois de Nubie du Ier millénaire av. J.-C. proposée par George Andrew Reisner en 1923 est toujours valable dans les grandes lignes, bien que de nombreux points fassent l'objet des discussions entre les chercheurs (EP).


Sources de l'article

EP : Damien Agut, Juan Carlos Moreno-Garcia, Joëlle Cornette (dir.). L'Égypte des pharaons, de Narmer à Dioclétien. Collection Mondes anciens. Editions Belin, 2016.
HC99 : Pascal Vernus, égyptologue, directeur d'études à l'EPHE, Paris. Les pharaons noirs. Histoire & Civilisations 99, novembre 2023.
ODE : Frédéric Payraudeau. Les obscurs débuts de la domination soudanaise en Égypte (deuxième moitié du VIIIe s. av . J.-C.). Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 158e année, N. 4, 2014. Version en ligne Persée.


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