Saga (786 à 842)
SAGA
Chronologie
750 à 800
En 786, Saga naît (DHS 69, HJH 126). Il est le fils de Kanmu et de l'impératrice Fujiwara no Otomuro (DHS 69).
800 à 850
En 809 (DHJ 121, DHS 69, HJH 126), l'empereur Heizei, dont la santé est médiocre, abdique en faveur de son
frère cadet qui devient l'empereur connu sous le nom
de Saga (DHJ 121, DHS 69). A partir de l'Empereur Saga, les empereurs prennent l'habitude de donner le nom de Minamoto à leurs nombreux fils radiés des registres de la maison impériale. Cependant, Saga protège la carrière de ses fils (HJH 130). La peine de mort est abandonnée au
début du IXe siècle, sans d'ailleurs qu'il y ait un décret d'abolition,
mais Saga imite en cela l'empereur Xuan Zong des Tang. Plus
peut-être qu'à des idées humanitaires, les aristocrates de l'époque de
Heian sont sensibles à la crainte des esprits irrités, tels ceux des
hommes exécutés. On redoute les vengeances, tatari, des ennemis morts courroucés (HJH 113).
En 810, éclate l'affaire dite de Kusuko (Kusuko no hen) (DHJ 121, DHS 69). Une rivalité éclate entre l'empereur retiré Heizei et son frère l'empereur Saga. L'empereur retiré veut reprendre en main la cour et ordonne son retour à Nara. On dit que c'est par suite des intrigues de Fujiwara no Nakanari et de sa sœur, la dame Kusuko, de la maison dite des Rites (HJH 107). La Cour est divisée, mais Saga lève des troupes et résout à son avantage cette epreuve de force (DHS 69). L'empereur Saga l'emporte grâce à l'aide de Sakanoue no Tamuramaro (HJH 107). En effet, Fujiwara no Kusuko de la branche Shiki (Shikike) de la maison Fujiwara, grande maîtresse du service intérieur du palais (naishi no tsukasa) exerce, semble-t-il, une grande influence sur l'empereur retiré Heizei qui a pour elle beaucoup d'affection. Nakanari, frère de Kusuko, veut profiter de cette situation pour donner à sa branche la première place à la cour. Ces deux personnages poussent l'empereur retiré à affirmer son autorité sur la cour en lui donnant ordre de revenir à Nara. Mais l'empereur Saga et son entourage résistent, et Nakanari et sa sœur voient leurs espoirs déçus (DHJ 121). A cette époque, le Kurôdo-dokoro, soit la Chancellerie privée, est créée (DHS 69). La création de la chancellerie privée est traditionnellement expliquée par la nécessité pour Saga, en lutte contre Heizei, son frère l'empereur retiré, lors de l'incident de Kusuko, de faire conserver des documents confidentiels par des fonctionnaires dont il est sûr. Cependant cette explication, qui n'est avancée qu'à partir du XIIIe siècle, n'est peut-être pas la bonne (HJH 113). A partir de cette année-là et jusqu'à la mort de Saga, en 842, le pays jouit d'un grand calme politique (DHS 69). A partir de cette année-là, débute la Kônin bunka, soit la Culture de l'ère Kônin, qui dura de 810 à 824. Ainsi, sous le règne de l'Empereur Saga, les lettres chinoises sont particulièrement brillantes. Il subsiste de ce temps des recueils législatifs et des recueils de poésie chinoise. Outre la compilation des Kônin-kyaku-shiki, soit les Décrets et règlements de l'ère Kônin, aujourd'hui perdus, au moins sous cette forme, il y a une mise en ordre du protocole de la Cour dans les célébrations qui rythment l'année, ce sont les Dairi-shiki, soit les Règlements du palais intérieur. Dans le domaine des belles-lettres, deux recueils sont compilés sur ordre impérial, le Ryôun-shû, soit le Recueil de l'Empyrée, et le Bunka shûrei-shû, soit le Recueil de chefs-d'œuvre littéraires (DHS 69). Le Ryôun-shû est un recueil de 90 des meilleurs poèmes en chinois composés au Japon entre 782 et 814 (HJH 115). L'Empereur lui-même se plait à réunir des lettrés pour composer et manifeste de grands dons pour la poésie chinoise ainsi que pour la calligraphie (DHS 69, HJH 115). Il compte parmi les sampitsu, soit les trois pinceaux du temps, avec Kûkai et Tachi-bana no Hayanari (DHS 69, HJH 121).
En 818, 140 des meilleurs poèmes en chinois composés au Japon sont réunis sur ordre impérial dans le Bunka shûrei-shû, soit l'Anthologie des chefs-d'œuvre littéraires (HJH 115).
Vers 819-820, Kûkai achève le Bunkyôhifuron, soit la Théorie du magasin secret du miroir de la poésie, une œuvre de critique poétique destinée à enseigner la composition de poèmes chinois, très prisée à la cour de Saga et de Junna. Elle contient quantité d'exemples, tirés de compositions chinoises de diverses époques et méthodiquement classés. Certaines de ces citations appartiennent à des œuvres maintenant perdues (HJH 114).
Vers 820, le Kebiishi-chô, soit le Bureau de Police, est créé (DHS 69).
En 823, l'Empereur Saga abdique (DHS 69, HJH 126).
En 842, l'Empereur Saga décède (DHS 69, HJH 126).
Sources de l'article
HJH : Francine Hérail. Histoire du japon, des origines à la fin de l'époque Meiji. Publications orientalises de France, 1986. Version en ligne HALSHS.
DHJ : Collectif. Dictionnaire historique du Japon, volume 7. Publications de la maison franco-japonaise, 1981. Version en ligne Persée.
DHS : Collectif. Dictionnaire historique du Japon, volume 17. Publications de la maison franco-japonaise, 1991. Version en ligne Persée.